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Didier Bernard, comédien, metteur en scène, intervenant sur l'atelier Théâtre, par Sarah



Sarah : - Quelles études avez-vous faites pour travailler dans ce domaine ?

Didier Bernard
: - J'ai commencé par apprendre par des stages de théâtre que j'ai faits, des stages amateur; j'ai travaillé dans des Maisons des Jeunes et de la Culture, il y a quelques années.
J'ai appris un peu la danse, le chant au Conservatoire d'Art Dramatique et de Musique de Lyon, au Conservatoire de Lyon d'Art Dramatique et de Théâtre de Lyon aussi, mais section Théâtre.
Ensuite, je suis allé aux Etats-Unis, pour y faire des études de cirque pendant un an où j'ai travaillé avec des Russes du Cirque de Moscou, à New York. Ce sont ces stages, cette formation qui m'ont amené à travailler pour le théâtre.

S. - A quel âge avez-vous commencé à travailler dans le théâtre ?

D.B
. - Moi, j'ai commencé assez tard ; j'ai commencé à 20 ans. A 18 ans, j'ai fait un peu de théâtre en amateur et à 20-21 ans, j'entrais au Conservatoire. Trois ans après j'étais professionnel.

S. - Quelles sont les qualités qu'il faut pour être comédien ? Et celles pour être metteur en scène ?

D.B.
- On va commencer par comédien. Les qualités, je pense qu'il faut surtout être très à l'écoute du monde qui nous entoure et à l'écoute des gens pour échanger un maximum; c'est un don, un peu le théâtre, on a envie de donner quelque chose sur lequel on a travaillé à un public et on travaille en fonction de ça. Il faut un peu d'humilité, et pas trop en même temps, il faut aussi avoir envie d'être sur un plateau et oser être en face des autres. Physiquement, après, on a plus ou moins de capacités, mais ça se travaille. Ce n'est pas un métier facile, en fait. C'est un peu comme un instrument, ça se travaille un peu tous les jours, aussi bien le texte que le corps.

S. - Et pour être metteur en scène ?

D.B.
- Et bien, ça se mélange un peu ; il faut être encore plus à l'écoute des autres et regarder le monde autour pour essayer d'avoir des images, nourrir l'imaginaire. Et puis, pour arriver à tirer les gens, toute l'équipe derrière soi et les emmener dans nos rêves, il faut être très présent, à l'écoute des autres; il faut aussi beaucoup d'organisation, pour ne pas faire n'importe quoi. Ce n'est pas de l'improvisation.

S. - Qu'aimez-vous dans votre métier de metteur en scène et dans celui de comédien ? Que vous apportent-ils au quotidien et qu'est-ce qui vous intéresse le plus dans le théâtre?

D.B.
- Moi, j'adore jouer. En ce moment je joue peu, mais j'aime beaucoup jouer et jouer devant des gens, pour des gens. Je fais du théâtre parce qu'il y a un public, pour lui donner quelque chose ; faire pleurer ou faire rire, c'est ça qui me donne du bonheur sur scène. Maintenant c'est un peu le même processus quand je fais travailler des gens au service de mes idées de mises en scène, c'est aussi pour les faire rêver, les faire partir ailleurs... On a une palette un peu plus large encore quand on est metteur en scène; on aide à la fabrication d'images sonores et visuelles. J'essaye de ne pas ennuyer le public; il ne faut pas qu'on s'ennuie au théâtre.

S. - Vous interprétez des pièces que vous avez écrites ou celles d'autres auteurs ?

D.B.
- Ce n'est pas moi qui écris les pièces que je monte ; par contre, parce ce que je travaille souvent sur des montages de textes que j'ai moi-même conçus, avec des ciseaux et de la colle, je suis un peu l'auteur de ces montages de textes. Donc, soit j'ai une pièce que je monte du début jusqu'à la fin, soit je travaille sur des bouts de textes de différents auteurs que j'ai assemblés autour d'un thème. Je fabrique mes textes à partir des textes des autres.

S. - Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui veut se lancer dans le théâtre ?

D.B
. - Je lui dirais déjà d'en faire en amateur un maximum, de vivre des expériences différentes, de ne pas travailler toujours avec la même personne, de faire des stages à divers endroits.
Je ne suis pas en train d'encourager les jeunes à faire ce métier car c'est un métier très difficile et très incertain. C'est difficile de recommander ce métier. Il faut que je sente quelqu'un de très motivé, qui travaille avec les gens sans vouloir écraser quiconque. Il ne suffit pas d'être motivé un an et après se dire que c'est gagné. Il faut en vouloir à chaque spectacle. C'est aussi un métier de rencontres, rencontrer les bonnes personnes...